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Matsumoto et ses environs

Je me souviens des yeux tout ronds que j’ai fait quand Monsieur m’a parlé la première fois d’Alpes japonaises. Tu ne te serais pas trompé de pays ? Non, non, et j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé le nom local de cette région. D’ailleurs, si vous le connaissez, je suis preneuse ! Il s’agit d’une chaîne de montagne du centre de Honshû, l’île principale du Japon. C’est par là que nous avions décidé de commencer notre voyage pour tenter de profiter des cerisiers en fleurs… un échec cuisant puisque la saison a débuté cette année avec deux semaines d’avance.

Depuis Tokyo, un train relie Shinjuku à Matsumoto en 2h45. Malgré la fatigue, impossible de fermer l’œil devant les paysages qui défilent. Le moment que nous avons rêvé pendant des mois est enfin là !

L’arrivée à Matsumoto

Le château de Matsumoto, surnommé le corbeau noir, est l’intérêt principal de la ville. C’est de là où nous avons observé le premier coucher de soleil de notre séjour après 24h sans sommeil. La vue est à couper le souffle.

Mais bien vite, la faim se fait sentir et nous nous mettons en quête d’un endroit où manger. De fil en aiguille, nous nous retrouvons dans un petit Izakaya, où le patron ne parle pas un mot d’anglais, la carte est uniquement en japonais… et sans photos. Bienvenue au Japon. Après un premier met, dont je me demande encore à ce jour de quoi il s’agissait, un client entre et par miracle, nous propose de nous aider… en français ! Magique.

Après une bonne nuit de repos, direction la « rue du crapaud », repérée la veille. Cette petite rue commerçante longe la rivière. Nous sommes seuls pour profiter de la lumière du matin… et les premiers arrivés chez Sweets, pour un petit déjeuner pas vraiment local. Que voulez-vous, je ne suis pas une aventurière culinaire du petit déjeuner et c’est sans regrets car le pain perdu était à tomber.

Nous retournons profiter un peu de la ville mais le tour est vite fait et nous nous mettons rapidement en quête d’un lieu où poursuivre notre visite.

Narai Juku

C’est un peu par hasard que nous avons découvert ce village, grâce à l’office du tourisme situé dans la gare. Trois minutes plus tard, nous embarquions dans le train avec quelques dépliants en main. Nous profitons du trajet pour nous renseigner un peu sur la ville. Narai Juku était un village étape sur le Nakasendō, une ancienne route qui reliait Tokyo à Kyoto entre 1600 et 1800.

Dès l’arrivée, nous nous sentons transportés dans une autre époque. Dans la rue principale, les bâtiments préservés de l’ère Edō abritent des auberges, des boutiques d’artisanats, des restaurants… Cette ville, c’est le fantasme du touriste au Japon. Nous croisons un couple d’américains, les quelques autres touristes sont japonais, on est très loin de l’effervescence tokyoïte.

Pour le déjeuner, nous voulions goûter des sobas froides, une des spécialités du coin. Sur les conseils d’un commerçant, nous nous rendons chez Kokorone. Le repas est simple mais délicieux.

Rassasiés, nous poursuivons notre chemin à travers la ville. Parmi les nombreuses boutiques, vendant pour la plupart des objets en bois laqué, typiques de la région, une échoppe a attiré mon œil. Une vieille dame y vend des cartes représentant des scènes de vie du village. Grâce à une fiche traduite en anglais qu’elle nous tend avec empressement, nous découvrons que ces cartes sont imprimées à l’aide de tampons de bois gravés par son défunt mari. Tout est si beau, j’ai envie de tout emporter.

Nous poursuivons notre chemin vers le « Torii pass », une randonnée d’environ cinq kilomètres jusqu’à Yabuhara, la ville voisine. Notre préparation s’étant limitée à lire deux prospectus dans le train, il y a une ou deux choses que nous n’avions pas anticipées. La première, c’était le fort dénivelé… Ce que nous avions estimé comme une petite marche d’environ 1h15 s’est très vite allongé. Il est 17h, nous marchons depuis près d’une heure lorsqu’un panneau nous indique que nous sommes à peine à mi-chemin. Arrivés la veille, nous ne sommes pas encore fait à ce que la nuit tombe si tôt. Il nous reste environ 1h30 de jour pour sortir de la forêt. A ce moment là, je suis déjà en train de paniquer intérieurement, mais pour ajouter du piquant, un panneau nous avertit de la possibilité de rencontrer des ours dans le coin (pensez à sonner la cloche pour les faire fuir, il y en a deux ou trois sur le chemin, ou mieux, emportez en une avec vous…).

Pensant que nous nous étions perdus, nous avons eu le mauvais réflexe d’activer le GPS pour tenter de nous y retrouver, sauf que le GPS dans le fin fond de la montagne… C’était pas vraiment l’idée de l’année. Cette histoire finit bien, puisque nous avons réussi à rejoindre la route. Epuisés (pas étonnant, après avoir enchaîné 13h d’avion, 4h de train et dormi dans un lit de 120cm de large à deux), nous avons décidé de tenter le stop. Nous sommes couronnés de succès dès la première voiture et faisons la connaissance de Tomiko dans un anglais approximatif.

Pour nous remettre de nos émotions, nous finissons la journée dans un pub, le Old Rock, que nous avions repéré le matin même en sympathisant avec un des serveurs. Moi qui pensait les japonais timides…

C’est tout pour cette première étape… qui n’a durée que deux jours. Je vous laisse avec quelques infos utiles et les adresses visitées en attendant la suite du voyage. N’hésitez pas si vous avez des questions.

En bref

Matsumoto :

  • S’y rendre : Train depuis Tokyo, environ 2h45 depuis Shinjuku
  • A voir : le château et la « rue du crapeau »
  • Petit déjeuner : Chez Sweets – 4 Chome-1-13 Ote
  • Boire un verre : Old Rock Pub – 2 Chome-3-21 Chuo

Narai Juku :

  • S’y rendre : En train depuis Matsumoto, environ 1h de trajet inclus dans le JR pass – Moins de un départ par heure, pensez à demander les horaires à l’office du tourisme (je vous mets ici les horaires lors de notre séjour pour vous donner une idée, mais c’est soumis à changement)
  • A voir : la rue principale et ses maisons typiques de l’ère Edō
  • Manger : des sobas froides chez Kokorone dans la rue principale (voir sur la carte)
  • Shopping : artisanat en bois lacqué et cartes imprimées par « wood stamping »
  • Documentation (disponible à l’office du tourisme dans la gare de Matsumoto) : dépliant (en anglais) et carte de la ville
  • Notes pour le Torii pass : un peu de dénivelé, différentes sources permettent de se ravitailler en eau sur le chemin. Prévoir une cloche pour éloigner les ours. La nuit tombe plus tôt qu’en France (18h30 en avril).
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4 Comments

  • Reply
    Béné no Fukuoka !
    7 août 2018 at 3 h 02 min

    Le nom de la région est bien ”Alpes japonaises » 🙂
    J’ai beaucoup aimé Matsumoto. La région autour est aussi très belle.

  • Reply
    Déborah
    9 août 2018 at 13 h 48 min

    Je ne connaissais pas cet endroit et j’ai maintenant très envie de le découvrir. Je ne suis pas resté très longtemps du coté de Tokyo et je ne suis pas sûre d’y retourner de si tôt parce que je suis plus du côté d’Osaka, mais pourquoi pas, un jour.
    Merci pour cette jolie découverte et ce joli article.

    • Reply
      Mademoiselle paresse
      19 août 2018 at 15 h 08 min

      Merci beaucoup ! Je viens de regarder, ce n’est pas si loin d’Osaka, à peine 3h de train 🙂

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